Histoire de Colmar

Comme 85 autres villes allemandes, Colmar dépend directement de l’Empereur. Les cités participaient au Diètes d’Empire. Leurs magistrats ne comprenaient pas le centralisme français.

C’est une ligue de dix villes libres impériales (Freie Reichsstädte) situées en Alsace. Elles ne dépendent que de l’Empereur du Saint-Empire-Germanique, auquel elles sont liées pour l’éternité et jouissent de la supériorité territoriale. Elles siègent et votent aux Diètes de l’Empire. Les autres villes sont municipales, dont immédiatement soumises à un état de l’Empire. La ligue est improprement dénommée Décapole par la France à partir du 17ème siècle.

La Barfüsserkirche devient lieu de culte. Auparavant, de plus en plus d’habitants assistaient aux offices protestants à Horburg, qui faisait partie du duché du Wurtemberg.

Les malheurs des Alsaciens débutent avec le traité signé entre la France et la Suède. Jusque là, l’Alsace était épargnée par la Guerre de Trente ans (1618-1648).

Il met fin à la guerre de 30 ans. Louis XIV annexe les possessions des Habsburg situées dans le sud de l’Alsace. Les habitants ne deviennent pas français mais sujets du roi.

Il veut s’accaparer de toute l’Alsace qui est régulièrement mise à feu et à sang. Les habitants de Türkheim sont massacrés en 1675 pour avoir refusé de trahir l’Empereur. Straßburg est annexé en 1681.

Malgré les annexions successives, les Alsaciens, sujets des rois de France demeurent allemands. L’Alsace a le statut de province étrangère, La frontière douanière se situe à l’ouest du duché de Lorraine.

Les mariages étaient courants de part et d’autre du Rhin, où les habitants parlent la même langue, et portent les mêmes patronymes. Les Rhénans ont les mêmes traditions culturelles architecturales, picturales et alimentaires. Les Alsaciens sont sommés d’abandonner leurs mœurs et leur langue allemande, qui est décrétée langue de l’ennemi.

Ils sont affublés de prénoms français dans les registres d’état-civil, nouvellement créés.

Le déplacement de la frontière ne ralentira pas les unions entre Rhénans. À cause de la langue, les mariages entre Alsaciens et Français sont exceptionnels. Jusqu’en 1918, les Alsaciens francophones sont rares.

L’Alsace est restituée en toute propriété et pour l’éternité par la France à l’Allemagne. Vitrine de l’Allemagne, les villes sont modernisées par de somptueux quartiers résidentiels. La région connaît son âge d’or, ses habitants bénéficient du meilleur régime social au monde : caisses de maladie, de chômage et de retraite, inconnues en France jusqu’en 1945.

En 1918, l’école française est pour la première fois obligatoire en Alsace