Les fêtes du Tricentenaires sont des falsifications de l’Histoire. L’Alsace n’est pas devenue française en 1648. Elle a été annexée morceau par morceau dans le sang et les larmes, durant 150 années.
Au sortir de la guerre de 1939/45, la France reprend les choses en main, elle veut éviter la résurgence des mouvements autonomistes, quitte à inventer une fausse histoire. L’Alsace aurait été réunie à la France en 1648 : ce qui est totalement faux. En 1948, de nombreuses manifestations sont organisées en Alsace pour reprendre le contrôle de la région. Fêtes commémoratives, édition de livres et de timbres, discours officiels mensongers.
De peur de passer pour des germanophiles, voire des Nazis, les élus alsaciens acceptent toutes les compromissions avec la bénédiction des Autorités nationales. Les anciennes Républiques de Straßburg et Mülhausen, ainsi que les Villes libres impériales du Zehnstädtebund participent activement à cette mascarade.
Commémorations falsifiées du « rattachement » de l’Alsace à la France
Extrait du discours prononcé en 1948, au Mont Sainte-Odile par le cardinal Georges Grente, au nom de l’Académie française devant les autorités civiles, militaires et religieuses.
Excellence, Messieurs,
Quelle noble idée, rayon de soleil parmi nos brumes, d’avoir convié la France et l’Alsace à commémorer, par une série de fêtes, officielles on populaires, le fameux traité de Münster en Westphalie, qui les unit, il y a trois siècles, alors que notre nation, stable et brillante, imposait à l’Europe ses directives et ses modèles ! Voyez, quinze ans avant le traité de Westphalie, Hanau et Haguenau, ravagés par les Impériaux et les Suédois, se placer spontanément sous notre tutelle ; et entendez le fils du maréchal de la Force, qui avait habilement négocié leur union à la couronne, constater « la joie du peuple d’avoir désormais le roi pour protecteur ». Du moins, l’expérience parut si favorable que les villes de Colmar, de Münster, de Türkheim, de Schlestadt et d’autres encore, les imitèrent… Nous pouvons donc, penser qu’au sortir de la guerre de Trente Ans, — cet « ouragan de désastres », qui avait ensanglanté, incendié, et ruiné la région, — ce ne fut, ni un arrachement à une patrie, dont l’Alsace eût été un élément profondément intégré, ni une de ces brutales annexions, qui soulèvent de sourdes colères, et préparent l’évincement du joug, sitôt l’occasion propice, mais l’acceptation d’un fait… De là, ce courage sous la pression des bandes de Gustave-Adolphe… (Le roi de Suède Gustave Adolphe était l’allié du roi de France Louis XIII)
TRAITÉ DE MÜNSTER
Le roi de France a acquis les droits de Landgraf de Haute et Basse-Alsace et ceux de Landvogt de Hagenau, il n’a qu’un pouvoir de préfet.
- Article 87 : le roi doit respecter l’immédiateté des Villes de la Décapole vis à vis de l’Empire. Les Villes ont le droit de députer aux Diètes impériales & rhénanes et ne dépendent que de l’Empereur et de la Diète.
- Articles 64 & 65 : les princes allemands conservent la supériorité territoriale (Landeshoheit). Seules les possessions autrichiennes sont annexées à la France (Sud de l’Alsace)
L’Alsace n’a pas été française en 1648 par le traité de Münster en Westphalie. Elle a été annexée morceau par morceau de 1648 à 1798 date de l’annexion de la République libre de Mulhouse. A la Révolution française, 23% de l’Alsace appartenait encore à des princes allemands.
La Suède alliée de la France, a activement participé à la dévastation de l’Alsace. Plus de la moitié de la population est décimée.
1658 – PROTESTATION DES VILLES DU ZEHNSTÄDTEBUND (Décapole)
Villes immédiates d’Empire, elles ne dépendent ni de la France, ni de l’Autriche.
1662 – Nomination en Alsace du duc de Mazarin (neveu du cardinal)
Il obtient les charges de Grand-bailli de Hagenau et de Lieutenant-général en Alsace. Au nom du roi de France, il demande aux Villes serments de fidélité qui lui sont refusés. Sous la contrainte, les Villes finissent par lui céder mais en informent l’Empereur et les Électeurs.
1666 – LA VILLE DE COLMAR FRAPPE MONNAIE.

Un Thaler montrant une vue de la Ville, sa masse d’arme et l’Aigle impérial, signe de son appartenance à l’Empire.
1671 – Retour du duc de Mazarin en Alsace
Hagenau et Münster refusent de lui ouvrir leurs portes et lui manifestent une hostilité blessante.
1673 – CONDÉ SE PLAINT DE L’ATTITUDE DES VILLES IMPÉRIALES
Les relations sont de plus en plus tendues entre les dix Villes et les autorités françaises. Condé estime que le Roi doit mettre Hagenau et Colmar (qui sont presque ennemies de la France) à la raison.
1673/1675 – INVASIONS FRANÇAISES DE LA PLAINE DU RHIN.
Selz et Germersheim sont incendiés par les troupes françaises. Zabern est occupé par Turenne. Démantèlement, pillage et occupation des Villes du Zehnstädtebund par les troupes de Louis XIV dirigées par Turenne. Bollweiler, Reiningen et Illzach sont mis à sac. L’Alsace est dévastée. Famines, épidémie de peste qui décime aussi, heureusement, une partie des occupants.
1675 : BATAILLE DE TÜRKHEIM
La Ville est saccagée par l’armée de Turenne, les habitants n’ayant pu fuir par les brèches sont massacrés, les femmes et les jeunes filles violées et éventrées, les enfants et les bébés ne sont pas épargnés. La folie meurtrière dure deux semaines.
25/01/1677 : DESTRUCTION DE LA VILLE DE HAGENAU
Les habitant de Hagenau sont chassés de la ville par le maréchal de Montclar. Le palais de l’Empereur est détruit, les maisons sont incendiées, les murailles défoncées. Idem pour Weissenburg.
Lettre du 27.2.1677 du Maréchal Joseph de Montclar (1625-1690)
Le commandant en chef de l’armée d’Alsace pendant la guerre de Hollande, aux édiles de la ville de Haguenau détruite à deux reprises par les troupes françaises, en janvier et février 1677 (une dernière fois en septembre 1677).
Après avoir rasé la ville de Haguenau en janvier 1677 et obligé la population à fuir ou se terrer dans les ruines de leur cité, les Français continuent néanmoins de demander des contributions à leur effort de guerre. Ainsi, par une lettre du 27.2.1677 le maréchal de Montclar demande aux baillis et aux officiers du bailliage de Haguenau de faire commander « Quinze chariots bien attelés de chacun 6 chevaux, lesquels ils feront trouver le 7 du mois prochain en la ville de Saverne, sinon et à faute de se faire, ils seront contraints par la rigueur de la guerre – Fait à Brisac le 27 février 1677 ».
Réponse de la chancellerie de la ville le 4 mars 1677 : il ne nous reste plus que l’exil !
« … nous sommes tellement malheureux en notre désolation, que nous sommes hors de tout pouvoir, comme tout le monde le sait, d’y en pouvoir satisfaire ; car hormis les couvents et les religieux, comme aussi quelques maisons de pauvres bourgeois qui n’ont pas beaucoup à perdre, il nous en reste que le dernier exil ». Source : Archives de la Ville de Haguenau (cote BB 96) :
1687 : Vauban fait raser le château et la chapelle de l’Empereur Barbarossa à Hagenau.
Car, établies dans une grande partie de la province, depuis une dizaine d’années, les troupes françaises y avaient gagné, peu à peu, des sympathies par leur belle humeur et leur accommodement. Loin d’envisager leur départ, on préférait leur maintien, pourvu que les chefs transitoires, devenus sédentaires, continuassent à gouverner avec adresse…
Les armées en campagne se servaient sur place, vol de bétail et de nourriture, champs de blé fauchés pour nourrir les chevaux. Vols, viols, augmentation du nombre de filles-mères dans les villes de garnison. Misère & famine pour la population. Les populations ont toujours haï les troupes d’occupation militaires.
L’Alsace apercevrait alors son avantage de vivre, non plus dans l’émiettement des seigneuries féodales ou ecclésiastiques et la juxtaposition précaire de petits États, mais sous la protection d’un sceptre, dont les armées et les escadres rayonnaient de gloire, pendant que de hardis pionniers lui conquéraient, en Amérique, des contrées immenses, et qu’une pléiade de génies, par des merveilles de poésie et de prose, rendait la France l’émule d’Athènes et de Rome…
Aussi, vers la fin du XVIIe Siècle, après que Strasbourg, librement rallié à la France avec une facilité qui stupéfiât les Allemands, aura groupé les molécules de la province, admirez comment villes et villages se repeuplent, parce que l’avenir n’est plus incertain…
1681 – CAPITULATION ET ANNEXION DE LA RÉPUBLIQUE LIBRE DE STRASBOURG (FREIE REICHSSTADT)
Le 28 septembre la Ville est assiégée par 35.000 hommes. Les accès par le Rhin et les routes sont bloqués. Le messager demandant aide au Reichstag est intercepté. La ville capitule le 30 septembre. Louis XIV exige l’arsenal et la cathédrale. Un intendant royal et six subdélégués sont nommés.
La Ville obtient le maintien de ses droits, coutumes, privilèges et la conservation de ses bailliages ruraux. Ses institutions religieuses, sociales et universitaires sont confirmées ainsi que le maintien de ses impôts et de sa juridiction civile jusqu’à 1.000 £. (L’appel à lieu au Conseil souverain)




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